Braux Sainte - Cohière
Château de
Vous êtes ici > Accueil > Le château > Historique
HISTORIQUE
Ancienne seigneurie militaire fortifiée de chevau-légers
classée Monument Historique.
CARTES POSTALES ANCIENNES
Philippe de Thomassin
Les guerres de Religions
Un lieu stratégique aux portes du royaume de France !
La seigneurie de Braulx est mentionnée dès la fin du XIVème siècle et appartient alors pour moitié au Roi de France et pour moitié à Jehan de Saulx, seigneur de Braux, d'Epense et de Bignipont.
Situé aux marches du Royaume de France, aux portes de la Lorraine, le long de l'ancienne voie romaine, le château de Braux Sainte-Cohière a été édifié à la fin du XVIème siècle par Philippe de Thomassin, en pleine guerre civile entre catholiques et protestants, afin de représenter le pouvoir royal à un emplacement alors stratégique aux frontières du Royaume de France et loger sa cavalerie légère de reconnaissance.
Le site
Au centre d’un triangle formé par le moulin de Valmy (bataille du 20 septembre 1792, symbole de la naissance de la République), Varennes (fuite de la famille royale arrêtée le 22 juin 1791) et les Champs de bataille d’Argonne (1ère guerre mondiale), ce château classé Monument Historique constitue une pièce maîtresse du patrimoine d'Argonne champenoise.
Philippe de Thomassin (1537 - 1608), homme d'armes à la tête d'une cavalerie légère de 250 hommes
Philippe de Thomassin, seigneur de Braux, Dommartin-la-Planchette, Valmy et de Chaudefontaine, chevalier et compagnon fidèle d’Henri III puis d’Henri IV représentait les intérêts du Roi de France à la tête d’une troupe de "deux cents hommes de pied entretenus pour le service du Roy", gentilhomme de la chambre du Roi en 1585, il est nommé en 1589 gouverneur de Châlons, et lève une compagnie de cavalerie légère de 250 hommes, qui pourchasse les ligueurs. Acquéreur de la charge de Vidâme de Châlons en 1598, il reçoit, d'Henri IV en 1608 la charge de gouverneur d'Epernay, mais meurt quelques mois plus tard. Il est enterré dans la cathédrale de Châlons (3ème pilier nord où l'on peut admirer sa tombe aux armes martellées).
Philippe de Thomassin, chef militaire et gouverneur royal de Châlons (titrée ville principale de Champagne par Henri IV édit du 29 mars 1589) apparaît comme l'homme fort de Champagne, 1er représentant du Roi dans cette région très troublée par la Ligue à laquelle les provinces se rallient très majoritairement sous la bannière d'Henri de Lorraine, Duc de Guise, dit Henri le Balafré, pair de France et prétendant au trône de France en cette période de succession difficile entre Henri III et Henri IV, protestant.
En tant que Gouverneur Royal de Châlons, Philippe de Thomassin assure non seulement la défense de la ville, mais doit également assurer la protection des frontières. Sa garnison de cavalerie légère est ainsi logée à Braux Sainte-Cohière qu'il construit et fortifie dans ce but. A Châlons, il réside dans la demeure de l'actuel musée Garinet. Il est enterré dans la cathédrale de Châlons, où l'on peut voir sa dalle funéraire, au 3ème pilier nord "Cy-gist Honoré Philippe de Thomassin vivat seigneur de Braux Sainte Cohière lieutenant pour le Roi en ceste ville et de celle Despernay, Vidame de Chaalons et capitaine de 50 hommes d'armes de ses ordonnaces, qui décéda le 19 octobre 1608. Priez Dieu pour luy"
Les guerres de religions comme toutes les guerres marquent une évolution radicale de la cavalerie française et des techniques de guerre. Ainsi la cavalerie lourde composée de "gens d'armes" ou gendarmes avec leur lourd armement défensif (armures et carapacs) et leur longue lance diminue progressivement au profit d'une cavalerie légère ou chevau-légers plus mobile et plus réactive qui se dote d'une arme à feu portative, la pistole.
Un siècle sépare les guerres d'Italie (1493 à 1559) des guerres de religions (1562-1598), un siècle qui est le passage de la Chevalerie à la Cavalerie. Cavalerie lourde ou "gendarmerie" de Charles VIII à la cavalerie légère d'Henri IV. Ce dernier, pour bien montrer la préférence qu'il accordait à la cavalerie légère, remplaça la compagnie de gens d'armes, qui avait assuré sa garde lorsqu'il était roi de Navarre, par une compagnie de chevau-légers, qui est à l'origine du célèbre corps des Chevau-Légers qui constitua la garde rapprochée du Roi de France à Paris puis à Versailles.
Ainsi Philippe de Thomassin apparaît en 1581 "capitaine d'une troupe de 200 hommes de pied entretenus pour le service du Roy" et en 1594, date à laquelle Henri IV soumet la totalité de la Champagne, à la tête d'une "compagnie de chevau-Légers qui comptera jusqu'à 250 hommes" afin de combattre les ligueurs en Champagne. Il aura dirigé plusieurs opérations militaires, comme la victoire le 11 octobre 1589 à Prigny contre les 1500 hommes et 500 chevaux de Saint Pol, soutien des Guise et la défense victorieuse de Sainte-Menehould, assiégé par les Ligueurs en 1590.
Après la paix entre Henri de Lorraine et Henri IV, puis le rattachement de la Lorraine à la France, et surtout l'évolution des techniques de guerre, avec l'apparition des boulets métalliques, le château de Braux Sainte-Cohière perd sa vocation militaire et le logis des Officiers est transformé à la fin du XVIIème siècle en château d'agrément.
Henri de Lorraine
Henri III
Henri IV
Troupe de gendarmes
Les armées au temps des guerres de religions :
Les Chevau-Légers de Philippe de Thomassin
Les propriétaires successifs :
de 1618 à 1708 : Famille Le Gorlier de Verneuil, neveu de Philippe de Thomassin
de 1708 à 1765 : Famille Drouet
de 1765 à 1921 : Famille Dorigny d'Agny
de 1921 à 1969 : Famille de Dartein, ingénieur agricole, il développe l'élevage des Mérinos
de 1969 à 2007 : André Bussinger, publiciste parisien
de 2007 à 2014 : Institut de France
2014 : Racheté en février 2014, une grande restauration est entreprise pour sauver les bâtiments et ouvert à la visite à partir de 2015 afin de sensibiliser le public à la restauration de ce patrimoine culturel militaire.
Après 15 ans d'abandon, une famille de passionnés reprend le destin et la restauration de cette belle endormie en 2014 et décide de l'ouvrir au public dès l'été 2015.
Venez découvrir :
- le parc de 10 hectares avec l'orangerie, les majstueuses allées cavalières, les fossées, la chapelle, le jardin des Simples et l'orangerie restaurée.
- le Logis des Officiers avec la salle à manger, le salon de chasse, le salon d'armes, l'escalier d'honneur et la chapelle du 17ème siècle.
- les grands jeux en bois répartis dans les communs et à l'extérieur
Visiter Braux, c'est participer à sa restauration
(1 entrée = 2 tuiles pour les 1,2 hectares de toitures)